Comme chaque année, à l’arrivée de beaux jours, j’ai la main qui tâte mes kilos hivernaux. Ceux qui se sont installés après les soirées raclettes, fondues et tartiflettes… Ceux qui me rappellent que, cette année encore, la résolution sportive pour garder un équilibre n’a pas été tenue. Cette saison encore, je suis à la recherche du poids idéal… Mais ça veut dire quoi, poids idéal en fait ?

Le « Summer Body », ou le complexe d’avant-saison

Je ne reviendrais pas sur les magazine féminins qui sortent déjà leurs numéros complexant du « Perdre 5kg facilement avant la plage ». Qui te font encore plus réaliser que, oui tu as fait quelques petites réserves cet hiver… Ces papiers qui, d’un air innocent te font faire des régimes express sans intérêt et sans véritable efficacité.

Me revoilà, cette année encore à me dire que bon, je raffermirai bien mes cuissots et verrai mon petit ventre devenir un peu plus plat. J’ai envie de me sentir jolie sur la plage, ou à la piscine, de ne pas me comparer aux autres femmes et de complexer. Retour à la case départ…

Pourtant, c’est fini ces années d’adolescence à détester les piscines communes ou les après-midi pool-party entre copains. Pourquoi, entre adulte, on en toujours là ? Pourquoi le regard des autres sur notre corps est-il si important, si blessant même ?

À la recherche du poids idéal

En vrai, je ne me sens pas « grosse », je n’ai jamais dépassé la taille 40 (sauf à ma période de grand complexe, où j’achetais volontairement des vêtements trop grands pour être sûre de bien me camoufler) et je n’ai jamais fait de gros efforts pour être canon sur les plages.

J’ai ma morphologie, avec ses rondeurs. Mon poids a toujours fait le yoyo, lié à mes humeurs, je prends, je perds. Au rythme des angoisses et de mes émotions. Et avec le temps je sais ce que je ne peux pas perdre, ou très difficilement. Je n’ai pas envie de m’empoisonner pour ça, de m’imposer la souffrance de la course au corps parfait et à la nutrition millimétrée.

Et pourtant…

J’aime manger, je n’aime pas le sport et j’ai un métier très statique. (J’entends déjà les sportifs huer et hurler que c’est parce que je n’ai pas trouvé LE sport qui me convient. Et c’est vrai, je n’aime pas les sports collectifs. Et je n’aime pas faire du sport avec les autres. Je suis donc cantonnée à faire des exercices à la maison pour me sentir libre de les faire, à mon rythme et sans pression. Mais je ne connais pas tous les sports alors peut-être que…).

Souvent, je me demande si je ne devrais pas tester les produits qu’on nous vend à la TV, les petits cachets mange-graisse, le thé minceur, les crèmes… Alors que dans le fond je n’y crois pas du tout car quand même, il y a cette pression qui reste.

Cette angoisse qui va revenir quand, dans les magasins, je vais essayer un maillot de bain deux-pièces qui soulignent beaucoup trop mes hanches… « Ce n’est pas fini la mode du taille basse ? ». Sans devoir m’acheter un taille haute, j’aimerai juste un maillot de bain « taille normale » ! Arrêtez de me faire me sentir comme un petit filet mignon s’il vous plaît.

Poids et complexe, une relation tumultueuse

Alors je m’y remets, je culpabilise après un repas trop gourmand, je reprends mes exercices alors que, soyons honnête, je déteste ça.

Mais rien n’y fait, on n’a beau me rassurer, me complimenter. Ça n’aide pas. Trop d’année de railleries j’imagine, on en devient jamais satisfait. Quand cette obsession d’avant saison pointe le bout de son nez, je sais que ça va durer un bout de temps.

Et je sais que, malheureusement, je suis loin d’être la seule. Que le corps et le poids ont toujours eu des relations compliquées, chez la plupart des gens d’ailleurs. Que les médias en jouent, ajoutant à ça la couche de trop…

Heureusement, il y a de plus en plus de maillots une pièce à tomber par terre ! 😉

Se rééquilibrer, sans régime, juste de manière saine.

Mais bon, j’aimerai quand même réussir manger plus sainement, prendre ce temps pour mon corps. Il me manque juste le petit déclic… Arrêter de remettre cette résolution à demain. Plus de légumes, les cuisiner de manière gourmande pour ne pas me lasser et continuer d’avoir plaisir à manger. Des conseils ?

J’avais beaucoup aimé le principe de la chrono-nutrition qui m’avait fait beaucoup de bien. Mais j’ai souvent l’impression que les programmes de rééquilibrage alimentaire sont des attrape-nigauds, que tout se reprend au moindre écart… Alors si vous avez des méthodes ou des bonnes pratiques je prends 🙂

Illustrations: Laurie Buttigieg

Et vous, vous avez aussi cette relation compliquée avec votre corps ? Ces complexes qui parfois dictent vos envies ?